Sam' Suffy

9 Plages 1 Disque

1. Le Saule
2. Misterioso
3. From
4. La Blouse
5. La Bougie
6. Le Beau Galop
7. Tohubohu (part 1-5)
8. Tohubohu 2005 remix
9. Tohubohu videoclip

Pour le trentième anniversaire de sa sortie, Blue Note a eu l'excellente idée de rééditer « Sam Suffy » de Marc Moulin.

C'est Garcia Morales qui joue de la batterie sur « Le saule » pour accompagner Marc Moulin aux keyboards. C'est un hommage à la soul music. On se rend compte que le génie créatif du dilettante et tous les ingrédients qui font encore son succès aujourd'hui étaient déjà là et n'attendaient que l'occasion de se manifester.

C'est ensuite « Misterioso » de Thelonious Monk, avec un casting de rêve. Jugez plutôt : Richard Rousselet y joue du fluegelhorn, Marc Moulin des claviers, Philip Catherine de la guitare et Bruno Castellucci de la batterie. C'est très court mais très bon.

Garcia Morales reprend place derrière les fûts pour « From », un titre qui ne manque pas d'ampleur, avec Jasper van't Hof au piano électrique et à l'orgue et Moulin au piano et au Moog, et pour « La blouse », un hommage au blues, avec ce dernier très en verve derrière les claviers.

Sur « La bougie », un morceau court qui sert de transition, Marc Moulin joue du piano et Richard Rousselet du fluegelhorn. Ce mélange très tonique, une réminiscence boogie, prépare à ce qui va suivre. « Le beau galop », un boogaloo, oscille entre les claviers de Marc Moulin et les percussions de Garcia Morales.

Vient ensuite un remarquable triptyque électro jazz fusion qui met en valeur tous les instruments et évoque les grands espaces africains. Ce sont « Tohu-bohu Part 1 », majestueux comme les percussions et frais comme l'eau de roche que l'on entend couler, « Tohu-bohu Part 2 », également très majestueux et versatile, et « Tohu-bohu Part 3 », avec notamment un dialogue entre les hippopotames, dont on a pris des samples, et la trompette. Marc Moulin combine avec bonheur l'humour et l'aspect créatif.

« Tohu-bohu Part 4 », surprenant en permanence, grandiloquent, multicolore, et « Tohu-bohu Part 5 », qui reprend le thème principal et le triture, sont des expérimentations qui allient le savoir-faire, la danse et le fun. Ce sont les débuts des effets électroniques et Marc Moulin est à l'avant-garde.

Enfin, « Tohu-bohu Part 2005 Remix » est mis au goût du jour par Marc Moulin lui-même. Il a ajouté des claviers et autres éléments de production. Cette musique lascive et lancinante est tout simplement imparable.

A signaler un vidéoclip abstrait, « Tohu-bohu 2005 », qui cadre bien avec la musique. Album remarquable