Hot Club Gent

À Gand, à deux pas du Gravensteen, se cache au bout d'une très discrète et étroite impasse, un estaminet rustique aux grosses briques apparentes et escalier de guingois. C'est là qu'est installé depuis l'été 2005 le Hot Club de Gand.

C'est David De Rudder et Waso Decauter qui ont eu l'idée d'organiser dans cet endroit délicieusement convivial et intime (50 places à tout casser), des concerts gratuits de jazz. Autant dire que le succès ne s'est pas fait attendre. Jeunes et vieux, étudiants, touristes, érudits du jazz ou simples amateurs s'y donnent désormais rendez-vous. Et malgré ce public très hétéroclite, Waso a réussi à imposer le silence et l'écoute attentive durant les concerts. Normal dès lors que les musiciens, connus et moins connus, se bousculent pour y faire escale. Petit à petit, le club s'est d'ailleurs forgé une belle réputation en s'obstinant à promouvoir la musique live et à jouer aussi le rôle de tremplin.

Tout a commencé par les jam sessions du dimanche soir. Elles sont toujours de mise, d'ailleurs, et assurées actuellement par le jeune guitariste Bart Vervaeck dans une veine hard bop ou gypsy swing. Mais, bien que le Hot Club de Gand fasse référence à son illustre homonyme français créé dans les années 30, celui-ci ne se cantonne pas dans un seul genre et cultive plutôt l'ouverture et l'aventure musicale.

Ainsi, chaque mardi, le club invite chez lui le jazz actuel ou d'avant-garde avec les jazzmen confirmés parmi lesquels on peut citer, par exemple : Ben Sluijs, Peer Baierlein, Jef Neve, Robin Verheyen, mais aussi Andrew d'Angelo, Malcolm Braff ou encore Ziv Ravitz.

Tandis que le lundi, le club ouvre la scène aux jeunes talents et aux élèves du conservatoire, le mercredi, il joue la carte du free jazz et de l'improvisation. Ces soirs-là, c'est le trompettiste Bart Maris qui dirige les opérations. Autant dire que la soirée est propice à toutes les expérimentations. Le jeudi soir, par contre, c'est le blues, la chanson, le swing ou le jazz manouche qui fait vibrer les murs jusque tard dans la nuit et Stochelo Rosenberg, Rony Verbiest ou Tcha Limberger en ont été coupables plus d'une fois.

Le bar est avenant et l'accueil des plus décontractés. Les concerts sont totalement acoustiques et l'on est au plus près des musiciens… et donc au plus près du jazz. Alors, n'hésitez plus, lors de votre prochaine visite entre les tours de Gand, à chercher l'entrée de cet écrin du jazz qu'est le Hot Club de Gand, vous risquez d'y découvrir de belles choses.
(Jacques Prouvost, Jazz In Belgium #65, janvier 2009)