Paolo Radoni
© Jacky Lepage

Paolo Radoni

  • Instruments : Guitare, Compositeur, Arrangeur
  • Naissance : 30/11/1948 - Italie
  • Décès : 21/12/2007 - Bruxelles (Woluwé-Saint-Lambert)

Paolo Radoni est né en Italie mais s'installe très jeune en Belgique. Son premier contact avec le jazz se fait par l'entremise des disques 78 tours que sa famille possède, et qui l'exposent à Louis Armstrong, Erroll Garner, Lena Horne, George Gershwin...
Enfant, il chante dans un choeur, durant l'école primaire, et se met à la guitare dès l'âge de 12 ans, en autodidacte.
Vers 15 ans, il tâte de la guitare électrique, en jouant des morceaux de jazz, mais aussi les chansons de groupes comme les Shadows, les Beatles, les Rolling Stones.
Il assiste aussi à des concerts de jazz, qui font un grand effet sur lui : Thelonious Monk, le Modern Jazz Quartet, Jimmy Smith, Dizzy Gillespie. Miles Davis et John Coltrane le fascinent.
A 17 ans, il découvre aussi la bossa nova, et la musique brésilienne, Jobim en tête, aura toujours une place particulière dans son coeur.
Mais le jeune musicien fait d'abord ses armes dans l'univers du rock, du blues, et de musiques expérimentales : il joue dans Here and Now (avec Marc Hollander aux claviers), Kleptomania et Arkham (avec Jean-Luc Manderlier aux claviers), un groupe dans la lignée de Soft Machine.

Vers 1975, Paolo opère un virage définitif vers le jazz, la musique qu'il placera au centre de son activité. Il joue entre autres avec le percussionniste Chris Joris et le bassiste sud-africian Johnny Dyani.

Instrumentiste et compositeur d'une grande sensibilité, il a signé plusieurs albums en tant que leader : "Funny Ways", "Hotel Love", "Vento", "A day or two", "Storie vere", "Coast to Coast".

Il a tourné en Europe, au Canada, au Japon, en Afrique et joué avec des solistes de renom, comme Lee Konitz, Joe Lee Wilson, Johnny Dyani, Joe Lovano, Rachel Gould, Perry Robinson, Riccardo Del Fra, Francis Varis, Paolo Fresu, etc....

Il a dirigé ses propres groupes : un trio, un quartette.

Il a été impliqué dans de nombreux ensembles, comme l'Hommage à René Thomas, Paul Dubois Sweet Substitutes, Yvonne Walter, Anca Parghel, Act Big Band et quasiment tous les noms qui comptent sur la scène du jazz en Belgique : Charles Loos, Bruno Castellucci, Ben Sluijs, Ron Van Rossum, Michel Herr, Jean-Louis Rassinfosse, Steve Houben, Bert Joris, Phil Abraham, Félix Simtaine, un trio avec Paolo Loveri et Victor Da Costa, Richard Rousselet etc...

Il a aussi écrit des arrangements pour divers orchestres, comme Tentamarre, ou l'Hommage à René Thomas, Castellucci's Stringtet, les Sweet Substitutes, le Brussels little big band, et aussi son projet sur la musique de Kurt Weil en 2000 (nouvelle illustration de son éclectisme), etc...et ses compositions ont été reprises par divers jazzmen. En 2007, sur l'album "Between us", de la chanteuse Chrystel Wautier, sa composition "Let me hear a simple song" a tout d'une profession de foi pour la mélodie, l'harmonie et la musique qui parle au coeur.
Il a aussi écrit pour le théâtre.

Ceci est la preuve de son ouverture à d'autres disciplines et d'autres musiques, comme l'atteste sa collaboration avec Majid Bekkas pour son album "African Gnaoua blues".

Paolo Radoni était un homme cultivé, et sa connaissance de la tradition du jazz comme de la musique brésilienne (entre autres) était précieuse pour ceux qui avaient la chance de jouer ou de travailler avec lui.
Homme d'écoute, impliqué dans toutes sortes de dialogues, esprit d'une grande clairvoyance et doué d'un sens aigü de l'analyse et de la synthèse, il avait beaucoup d'amis de coeur dans le monde de la musique (Il fut l'un des présidents des Lundis d'Hortense, l'association belge des musiciens de jazz).
Personnalité chaleureuse, il était connu pour sa générosité et son amour pour les valeurs profondes de la musique, celles qui font sa beauté, valeurs qu'il transmettait avec le sérieux et l'enthousiasme qu'on lui connaît à ses nombreux élèves (au Conservatoire de Bruxelles ou dans des stages comme "Jazz au Vert").
C'était un gentleman et un artiste de grande classe.
Il a quitté ce monde le 21 décembre 2007 en écoutant "Luiza", la chanson de Jobim qu'il considérait comme un chef d'oeuvre de la musique...

DISCOGRAPHIE COMPLEMENTAIRE
(Voir l'onglet discographie en haut de page pour consulter la discographie documentée sur ce site)

Christine SCHALLER : "Real Life" (LP)


Photo : Jos L. Knaepen