Inactif Quetzal

Quetzal

Publié sur www.dragonjazz.com Le disque démarre comme une formule 1. Les lignes fulgurantes du saxophone de Frédéric Delplancq sont affûtées comme un rasoir et son improvisation, soutenue par le Fender Rhodes de Marc Mangen qui s'enroule autour comme une liane, est à la fois mordante et enivrante. La rythmique est gonflée à bloc et l'ambiance est à la fusion ou, en tout cas, à une sorte de Jazz Funk électrique stimulant qui doit faire des étincelles sur scène. Ca s'assagit parfois un peu comme sur The Stage à la mélodie plus développée mais tout en gardant un côté funky mis en exergue par une batterie sèche et précise et une basse électrique atmosphérique sur lesquelles planent respectivement les ombres de Stéphane Galland et d'Hatzi. Talisman, plus free dans son interprétation, est une belle surprise avec ses bruitages de synthé et une improvisation de saxophone qui part dans tous les sens : décidément, Delplancq a du souffle, des idées et un tempérament de feu. A partir de The Heavy Thing, cinquième titre du répertoire qui en comprend dix, le disque laisse quand même apercevoir quelques limites. La lassitude guette et l'on se prend à rêver de trois choses : un arrangement digne de ce nom, un trompettiste qui aurait nourri la flamme en se confrontant au saxophone et une guitare électrique pour faire monter le magma à la surface. Restent quand même le très climatique Life Treasures avec en intro un superbe solo de basse électrique joliment mis en valeur par le piano de Mangen et Silver and Cold à la mélodie épurée sur un groove parfait pour accompagner un road movie imaginaire. Finalement on sort de cette musique fumante et tonifiante en se disant qu'avec un zeste de maturation et un soupçon d'envergure, Quetzal pourrait se bien métamorphoser rapidement en une irrésistible machine à Fusion.