Inactif Nasa Na

Nasa Na

Le groupe NASA NA se forme en 1989 au moment de l'ouverture du légendaire club bruxellois, le Kaai. Là-bas, tous les risques sont permis et une série de musiciens y expérimentent ensemble une musique nouvelle. NASA NA y joue tous les mercredis soirs pendant trois années. Quatre personnalités musicales fortes : Michel Hatzigeorgiou, déjà lié à Jaco Pastorius et Toots Thielemans, Fabrizio Cassol venant du Trio Bravo et des musiques contemporaines, Stéphane Galland, alors à peine âgé de 21 ans, débarquant d'une tranche de vie new-yorkaise et Pierre Van Dormael qui, suite à de nombreux projets dont Natural Logic, un quartet avec Steve Coleman, Bob Stewart et David Linx, venait d'enregistrer le projet James Baldwin, "A Lover's Question".

Le groupe se développe entre autres grâce à la cohésion entre les membres. Aucun musicien n'est jamais remplacé et chacun détient la même responsabilité sur le plan rythmique, mélodique ou harmonique. Ils jouent aussi bien en quartet qu'en trio, duo, ou même solo, tout en apportant des flux d'idées variées au cours de l'improvisation.

NASA NA n'a jamais répété au sens commun du terme. La musique se créait directement sur scène, en symbiose avec le public.

Lorsque le groupe se scinde en 1992, Fabrizio Cassol, Michel Hatzigeorgiou et Stéphane Galland forment Aka Moon au retour d'un voyage chez les Pygmées de Centrafrique, à la recherche d'univers rythmiques encore inédits. Pierre Van Dormael se joindra à eux occasionnellement pour des concerts et des enregistrements.

NASA NA s'est révélé un tremplin pour Aka Moon et Pierre Van Dormael a probablement été le premier à prendre conscience de la force qui se véhiculait chez ses trois comparses. Il arrivait même qu'il quitte la scène en plein concert pour rejoindre le public et les écouter, parfois durant des sets entiers.

On y découvre une musique résolument moderne se basant sur les principes simples et formels de la tradition du jazz : exposition du thème à l'unisson, soli successifs, retour au thème pour clôturer. Les longs moments de prise de parole permettent de faire foisonner un langage musical en perpétuelle évolution et qui repose sur une géométrie mélodique rarement utilisée à l'époque. La beauté de ce langage mélodique faisait de chaque composition un manifeste de modernité intemporel.